Qu’est-ce qui fait cinéma aujourd’hui ? Le lieu, la forme, la durée, la technique, le budget ? De quoi parle-t-on, à l’heure où tout le monde peut réaliser des films ? Tout le monde pourrait, aujourd’hui, être artiste, auteur ?
Le numérique bouscule les notions d’espace et de temps. Les films sont des objets d’une réalité, de l’immédiat. Il s’agit de collecter cette réalité en constant mouvement, travailler sur l’écriture du réel. Nous utilisons aujourd’hui l’image en mouvement pour aller à la rencontre de publics. Les nouvelles formes de création artistiques, émergentes constituent un bon moyen de décalage du regard, de prise de recul, et de conscience.
Mais quelles formes pour ces images ? Le cinéma serait-il voué à disparaître sous la propagation saisissante de Youtube dans nos vies, nos écrans ? Il n’est pas question de formes pré-déterminées ici ; nous parlons d’indiscipline, de transversalité, de décloisonnement. Libérez les images et vous n’aurez plus besoin de faire l’effort de les légitimer. Si elles ont besoin de vous, c’est en tout cas pour les reconnaître comme telles et les valoriser comme telles. Comme étant moins les marqueurs d’une jeunesse insaisissable, que les histoires, multiples, d’une époque de transition.
Que reste-t-il à craindre ?
L’image en mouvement, forte de son succès planétaire, est pourtant fragile – comme tout ce qui se massifie – du point de vue de son homogénéisation. Les mêmes photos, les mêmes vidéos se trouvent ici et là. Dans quelle mesure est-il possible d’accompagner la survie de diversité ? Nous avons besoin de confiance, de curiosité, de rencontres. Nous avons besoin de se raconter des histoires, différentes, étonnantes, impertinentes.